L’enseignement philosophique,
La quête philosophique d’une connaissance certaine s’est souvent présentée comme une aspiration individuelle dont le moyen est une pratique introspective de la raison et du doute. Implicitement ou explicitement, une telle approche conçoit souvent l’autre comme une source potentielle d’erreur, et le témoignage comme un fondement fragile et insuffisant. Une telle conception de la connaissance (et de la rationalité) semble ignorer les conditions sociales et politiques de sa propre élaboration.
L’ambition de ce numéro est de donner l’occasion d’une réflexion sur la dimension sociale des conditions dans lesquelles s’effectue la quête « individuelle » de connaissance, ainsi que sur les pratiques de recherche et d’établissement du savoir ; il s’agit d’explorer la dimension collective, sociale et politique de notre rapport à la science et à la vérité.
On peut aborder cette thématique de l’épistémologie sociale de différents points de vue. Peuvent ainsi être discutés les critères de l’accès à la science et à l’éducation – ces dernières étant alors abordées comme des institutions traversées par des dynamiques de reconnaissance, des usages, des rapports de pouvoir et des relations d’autorité. Peut également être envisagée la production de la connaissance scientifique en tant qu’elle suppose une division sociale du travail épistémique. Parce qu’il est médiatisé par cette division, notre rapport au savoir varie en fonction des paramètres historiques, sociaux et politiques de nos expériences. Le fondement de notre confiance dans le jugement et le témoignage d’autrui devient alors central.
Les contributions, d’une longueur maximale de 30 000 signes espaces et notes comprises, devront être adressées au secrétariat de la revue (revue@appep.net) au plus tard le 1er mai 2025.
Elles pourront prendre la forme d’articles, mais aussi de recensions ou de traductions présentées et commentées.
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