L’APPEP a pris connaissance de la tribune d’un collectif d’historiens et de géographes, publiée par Libération le 10 décembre, qui dénonce les faux-semblants de la « professionnalisation » dans la réforme de la formation des épreuves des concours de recrutement des enseignants.
La tribune indique qu’il est prévu
« une seule épreuve dite “académique”, sur les “connaissances disciplinaires”, une épreuve écrite et une à l’oral sur les mises en œuvre “pédagogiques” et enfin une épreuve orale type “entretien d’embauche” ».
L’AG de l’APPEP du 30 novembre a elle aussi contesté ces projets qui diminuent sensiblement la place accordée à la maîtrise disciplinaire, et qui dénaturent le métier des futurs professeurs. Elle a rappelé qu’
« une seule épreuve, écrite, sur quatre au total, est chargée de contrôler explicitement l’acquisition des savoirs par le candidat. Deux autres épreuves, l’une écrite l’autre orale, censées assurer la dimension professionnelle du concours, sont presque entièrement tournées vers l’accompagnement de l’élève. Le professeur devra animer une “ construction ” progressive de compétences détachées de l’acquisition des savoirs. La dernière épreuve, enfin, exige un conformisme du comportement plutôt qu’une connaissance réfléchie des valeurs républicaines. Dans ces conditions, un professeur n’est plus un agent de l’État qualifié par son rapport aux savoirs, mais un employé “ compétent ” affirmant son allégeance à un employeur. La “ professionnalité ” recherchée est celle d’un adjoint de vie scolaire ou d’un technicien multitâche de l’enseignement. »
Attachée à la valeur humaine, professionnelle et civique de l’instruction de tous les élèves, l’APPEP s’oppose à une telle dénaturation du métier, qui éloigne définitivement l’enseignement de la maîtrise réfléchie des savoirs émancipateurs.
L’APPEP se reconnaît dans la tribune initiée par ses collègues historiens et géographes et joint sa signature.
Elle appelle les professeurs de philosophie du Supérieur et du Secondaire à se mobiliser contre ce projet.