Catégories CommuniquésCatégories B.O.Catégories Baccalauréat

Calendrier du baccalauréat 2025. Déjà fortement éprouvés, les professeurs de philosophie sont-ils punis?

Publié le

L’Appep a signalé à de nombreuses reprises[1] l’extrême lourdeur des tâches de correction du baccalauréat pour les professeurs de philosophie. Ceux-ci en effet, après avoir bouclé un lourd programme en moins de dix mois, peuvent être appelés à participer, dans un délai très restreint, à l’évaluation de trois épreuves : l’écrit de philosophie, l’écrit de spécialité « humanités, littérature et philosophie » et le grand oral. À cela s’ajoute la participation aux jurys de délibération et aux oraux de rattrapage en philosophie et en spécialité.

Alors qu’elle a fait des propositions concrètes d’amélioration, faciles à mettre en place, l’Appep a pris connaissance avec consternation de la note de service fixant le calendrier 2025 des épreuves du baccalauréat[2], texte publié dans une étonnante précipitation dès le 4 juillet, sans aucune concertation, alors que les professeurs étaient encore accaparés par la session en cours et que rien ne justifiait une telle urgence.

Ce calendrier aggrave la situation en diminuant de deux jours, par rapport à l’année dernière, le nombre de jours qui séparent l’épreuve de philosophie (lundi 16 juin 2025) de la communication aux candidats de leurs résultats (vendredi 4 juillet 2025). Cela augmentera mécaniquement le nombre de copies à corriger par jour ouvrable pour les professeurs mobilisés.

Outre cela, le ministère rompt avec l’usage d’accorder aux professeurs de philosophie une dispense de surveillance, pourtant parfaitement justifiée au regard de leur charge de correction particulièrement lourde, sans commune mesure avec les autres disciplines. Si la disposition est étendue à présent à l’ensemble des professeurs chargés de la correction d’épreuves écrites, c’est uniquement « dès réception de leur lot de copies », ce qui laisse du reste présager divers arrangements locaux et raccourcissements subséquents du temps de correction.

Ces mesures, si propres à augmenter l’exaspération de professeurs chaque année durement éprouvés, doivent être impérativement rectifiées.

L’Appep demande aux services compétents du ministère, à commencer par la Direction générale de l’enseignement scolaire, qu’ils rétablissent l’équité ainsi rompue à l’égard des professeurs de philosophie. Il faut pour cela que le nombre de jours entre l’épreuve de philosophie et la publication des résultats des épreuves du premier groupe soit augmentée et que la dispense de toute surveillance pour les professeurs de philosophie soit remise en vigueur.

En ce qui concerne les délais de correction, l’Appep rappelle sa demande de fixer l’épreuve de philosophie dix jours avant les épreuves de spécialité afin de rendre possible une correction sereine de cette épreuve par des professeurs susceptibles d’être également mobilisés par la spécialité HLP, et dont le vivier reste de toute façon structurellement limité.

Au cas où la note de service devait être maintenue en l’état, l’Appep exige à tout le moins que des dispositions soient clairement prises pour que la date-butoir de remontée des notes, dans toutes les académies, soit la plus tardive possible.

[1] Communiqués de l’Appep du 10 septembre 2023 et du 2 octobre 2023, lettre de Marie Perret présidente de l’Appep à Gabriel Attal du 3 octobre 2023, audience auprès du cabinet du 17 octobre 2023, communiqué de la conférence des associations de professeurs spécialistes du 17 octobre 2023.

[2] https://www.education.gouv.fr/bo/2024/Hebdo27/MENE2403660N