L’Appep a pris connaissance du calendrier de la session 2024 du baccalauréat général et technologique. L’épreuve de philosophie aura lieu le 18 juin, les épreuves de spécialité débuteront dès le lendemain. Le grand oral se déroulera entre le 24 juin et le 3 juillet.
L’Appep avait demandé avec insistance au ministère de fixer l’épreuve de philosophie dix jours avant les épreuves de spécialité. Elle constate avec colère que cette demande n’a pas été entendue.
Le ministère place ainsi les professeurs de philosophie dans une situation impossible. La préparation aux épreuves de philosophie et d’HLP, dont les programmes sont extrêmement chargés, leur laissera très peu de temps pour aborder sérieusement le grand oral avec leurs élèves. Sitôt après s’être acquittés de cette triple préparation épuisante, ils devront encore remplir des missions de correction qui tiennent de la gageure. Comment pourront-ils, en effet, corriger à la fois les copies de philosophie et de la spécialité HLP, participer aux réunions d’entente et d’harmonisation de ces deux épreuves, et siéger, en même temps, dans les jurys de grand oral ? Le nombre de correcteurs disponibles étant particulièrement restreint en philosophie, les difficultés que ce calendrier ne manquera pas de poser risquent d’être inextricables.
Un tel calendrier est doublement préjudiciable. Non seulement il expose les professeurs de philosophie à une charge de correction écrasante, mais il les contraindra à corriger leurs copies dans la précipitation. La qualité de la correction que l’institution a le devoir de garantir à des candidats qui se présentent à un examen national a toutes les chances d’être gravement compromise. On ne peut, au nom de la « reconquête du mois de juin », épuiser les correcteurs et porter ainsi atteinte à l’équité de la correction.
L’Appep, par ailleurs, s’étonne que le ministère n’ait pas fixé l’épreuve de philosophie le 14 juin, date à laquelle aura lieu l’épreuve écrite de français. Les professeurs de philosophie auraient pu ainsi bénéficier d’un délai de correction supplémentaire.
Une telle décision est d’autant plus inexplicable que dans sa lettre aux professeurs du 28 septembre, le ministre de l’Éducation nationale estime que « les choix [qu’il a] retenus permettent une véritable reconquête du mois de juin pour l’ensemble des lycéens ». Pourquoi la date du 14 juin retenue pour l’épreuve de français n’a-t-elle pas été également celle de philosophie, l’une se déroulant le matin, l’autre l’après-midi, comme c’était l’usage ? Pourquoi seule l’anticipation de l’épreuve de français ne ferait-elle pas obstacle à la « véritable reconquête du mois de juin » ? Ce « deux poids, deux mesures » est incompréhensible et préjudiciable à tous.
L’Appep demande au ministère d’entendre les inquiétudes des professeurs de philosophie et de revenir sur le calendrier du baccalauréat. Si l’épreuve de philosophie avait eu lieu dix jours avant les épreuves de spécialité, les conditions de correction ménagées aux professeurs de philosophie auraient été acceptables. La date du 14 juin permettrait, à tout le moins, de les rendre moins insupportables.