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Communiqué de la Conférence sur la réforme du lycée et du baccalauréat

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La mise en place de la réforme au sein des lycées confirme et renforce les craintes que les associations siégeant au sein de la Conférence ont déjà exprimées. Le ministère n’a pas tenu compte des remarques de bon sens pourtant présentées par les professeurs lors de consultations et concertations précédentes.

Après une fin d’année scolaire extrêmement tendue, les méfaits de cette réforme menée à marche forcée, éclatent désormais au grand jour. Cette réforme avait pour buts de simplifier le baccalauréat, d’améliorer les conditions d’apprentissage et de mieux préparer les élèves à l’enseignement supérieur. 

Les premières semaines de cours montrent qu’elle désorganise la vie des établissements et soumet les élèves à un contrôle permanent, peu propice à l’apprentissage. L’égalité des chances et des territoires, déjà mise à mal depuis plusieurs années, est aggravée. 

La rentrée scolaire s’est déroulée dans de très mauvaises conditions dans beaucoup d’établissements.

La Conférence alerte sur:

  • le décalage permanent entre les projets affichés et les difficultés de la mise en œuvre sur le terrain, et la complexification d’un bac qu’on entendait simplifier;
  • les effectifs pléthoriques, le manque de dédoublements et les programmes chargés qui compliquent les conditions d’enseignement;
  • l’absence de mathématiques du tronc commun qui déséquilibre la formation de bon nombre de lycéens généraux;
  • l’amoindrissement de la diversité linguistique dans le cadre de la spécialité LLCER par exemple pour le russe, le portugais…
  • la fragilisation et la disparition programmée des options (LV3, arts, langues anciennes);
  • l’irrespect du calendrier : la banque de sujets n’est pas prête;
  • l’atmosphère d’évaluation permanente anxiogène pour des élèves qui ont besoin de temps pour entrer dans les apprentissages et progresser; des tests de positionnement inutiles, mal conçus et dont les résultats ne permettent pas d’évaluer correctement le niveau des élèves;
  • le refus de cadrer nationalement ou académiquement les épreuves de contrôle continu pour qu’elles soient évaluées dans tous les établissements de la même manière : en plus de désorganiser les enseignements, ces E3C rompent avec le principe d’égalité, multiplient les motifs de recours et les moyens de pressions sur les correcteurs;
  • le flou inadmissible qui entoure l’épreuve du grand oral et ses conditions de préparation, avec, entre autres, une interrogation sur la place accordée aux langues vivantes;
  • la concurrence délétère que le choix des spécialités introduit entre les disciplines, et que renforce l’abandon de l’une d’elles en fin de Première;
  • le problème de la co-intervention en série technologique et en lycée professionnel, qui nécessite beaucoup de préparation mais ne compense pas les heures disciplinaires supprimées;
  • l’incompatibilité entre un horaire contraint, une évaluation permanente et la pédagogie de projet qu’on nous incite pourtant à mettre en œuvre.

La Conférence dénonce l’impréparation manifeste de cette réforme, la multiplication d’injonctions contradictoires, les tensions qui pèsent sur les professeurs, dégradent leurs conditions de travail et les empêchent d’exercer correctement leur métier.

Pour toutes ces raisons, la Conférence demande à être reçue au plus vite par le Ministre, afin que ces réformes du lycée, du baccalauréat, du lycée professionnel puissent être remises à plat, véritablement discutées et que nos constats soient réellement pris en considération.


Signataires : ADEAF, APBG, APFLA-CPL, APEMu, APHG, APLettres, APLV, APMEP, APPEP, APSES, APSMS, CNARELA, Sauvez les lettres, SLNL, UdPPC, UPBM.