Lors de l’audience du 18 juin dernier, le Directeur général de l’enseignement scolaire s’était engagé à recevoir à nouveau l’APPEP pour une réunion avec ses services consacrée à la définition des épreuves du baccalauréat. Or, à ce jour, et malgré une lettre adressée la semaine dernière à la DGESCO pour lui rappeler son engagement, aucune rencontre n’est projetée. Pourtant, les nouvelles épreuves doivent être définies avant le 15 juillet.
L’enjeu est considérable. Les épreuves jouent en effet un rôle structurant pour l’enseignement de la philosophie qui n’est dispensée que l’année du baccalauréat. Leur définition s’avère donc presque aussi importante que les programmes. Dans cette perspective, l’APPEP regrette la disparition de la rubrique « La philosophie à l’examen du baccalauréat » dans les projets de programmes qui seront présentés au CSE le 11 juillet.
Le précédent constitué par la réforme de l’épreuve en série STHR ne laisse pas d’inquiéter. En effet, malgré les engagements pris par la DGESCO, l’APPEP n’a jamais pu rencontrer la commission de suivi chargée d’évaluer les nouvelles épreuves et n’a pu lui présenter l’analyse substantielle qu’elle en a proposée.
Dans la filière générale, l’APPEP affirme son attachement à la dissertation et l’explication de texte, comme 84 % des professeurs de philosophie qui ont répondu à sa dernière consultation. Elle considère qu’une « dissertation sur corpus », qui imposerait aux candidats de concilier des explications de texte et une dissertation, compliquerait inutilement leur travail au lieu de le faciliter et en dissuaderait beaucoup de s’approprier pendant l’année les connaissances nécessaires à l’acquisition d’une culture philosophique initiale.
Dans la filière technologique, elle renouvelle sa demande d’organisation d’une réflexion collégiale pour définir les épreuves, qui doivent être adaptées. Elle s’oppose à la généralisation à toutes les séries de la voie technologique de l’épreuve de composition telle qu’elle a été introduite dans la série STHR.
Après des programmes de spécialité imposés brutalement à la profession, des programmes de philosophie conçus de façon opaque, il serait désastreux que les épreuves d’examen soient à leur tour redéfinies de façon précipitée et sans aucune concertation avec la profession.
Dans l’immédiat, elle invite tous les professeurs de philosophie à répondre à son enquête sur la session 2019 du baccalauréat.