L’APPEP a pris connaissance de la Note d’analyses et de propositions sur les programmes du lycée et sur les épreuves du baccalauréat publiée par le Conseil supérieur des programmes.
L’enseignement commun
Elle se réjouit que l’essentiel des propositions de l’APPEP sur l’enseignement commun soit repris : la nature du programme et des exercices proposés aux élèves correspond à ce que l’APPEP demandait lors de son audition par le CSP et dans la contribution qu’elle lui a adressée.
Les inquiétudes demeurent vives sur l’enseignement de spécialité
L’APPEP prend bonne note de la reconnaissance au moins formelle par le CSP du caractère disciplinaire des enseignements de littérature et de philosophie qui composent l’enseignement de spécialité « Humanités, littérature et philosophie ».
Mais elle constate une contradiction entre les intentions affichées et le cadre dans lequel elles auront à se déployer.
Le CSP recommande un cadrage national de la répartition horaire et envisage deux scénarios : le premier prévoit en Première une heure de philosophie et trois heures de littérature, puis quatre heures et deux heures en Terminale ; le second, une répartition égale de l’horaire entre les deux disciplines à chaque niveau, soit deux heures en Première et trois en Terminale. Seul ce dernier scénario est acceptable. Il est en effet impossible d’envisager l’introduction d’un véritable enseignement de philosophie en Première avec seulement une heure hebdomadaire. En outre, une inégalité horaire en classe de Terminale, déséquilibrerait la préparation de l’examen, les élèves ayant fait en Terminale davantage de philosophie que de lettres.
C’est pourquoi l’APPEP réitère sa demande, dans la structure imposée, d’un cadrage horaire national, conforme au caractère bi-disciplinaire de cette spécialité, et confirme sa nette préférence pour une répartition égale en Première et en Terminale.
En préconisant un « sujet à tournure littéraire » et un autre « à tournure philosophique » entre lesquels les candidats auraient à choisir, le CSP a manifestement eu le souci de préserver le caractère disciplinaire de l’épreuve du baccalauréat et de sa correction. Pourtant, on voit mal les rectorats ou le SIEC attendre de savoir combien de copies « à tournure littéraire » et combien de copies « à tournure philosophique » ont été rédigées pour convoquer le nombre adéquat de correcteurs de lettres ou de philosophie. Cette solution n’empêchera donc pas une correction indifférenciée des copies d’examen, rendant ainsi impossible un enseignement bi-disciplinaire.
C’est la raison pour laquelle, dans ce cadre qui nous est imposé, l’APPEP continue de demander deux exercices distincts de deux heures.
Sur le contenu des programmes, l’APPEP rappelle qu’un programme d’œuvres en Première est prématuré et recommande un programme d’objets et de thèmes, à l’exemple de la proposition conçue en commun avec l’APLettres qu’elle a adressée au CSP.
L’EMC
Comme le CSP, l’APPEP déplore que l’EMC ne soit pas plus souvent attribué en Terminale aux professeurs de philosophie qui en font la demande, mais à des disciplines qui utilisent cet enseignement pour « finir le programme. »
Le programme d’EMC prolongeant celui de philosophie en classe terminale, l’APPEP demande donc que l’enseignement moral et civique soit prioritairement confié aux professeurs de philosophie.