Catégories Communiqués

Communiqué sur le second tour de l’élection présidentielle

Publié le

 

L’APPEP est une association professionnelle. À ce titre, son rôle est d’intervenir dans le débat public pour faire valoir les préoccupations et les demandes des professeurs de philosophie. Forte de la connaissance de leurs difficultés et de leurs besoins ainsi que de ceux des élèves, elle s’est adressée, lors du premier tour de la campagne des présidentielles, aux candidats.

L’APPEP n’a pas vocation à s’engager pour un programme ou pour un candidat. Reste que, au lendemain d’un scrutin qui a qualifié la candidate du Rassemblement National pour le second tour, elle ne peut rester silencieuse.

L’APPEP a combattu avec vigueur les réformes mises en œuvre par Jean-Michel Blanquer. Le bilan qu’elle dresse du dernier quinquennat est sévère. L’enseignement de la philosophie a été affaibli. Le lycée a été déstabilisé par l’éclatement des filières, par la mise en concurrence des spécialités et par l’hégémonie de la procédure parcoursup. Le baccalauréat a perdu sa valeur certificative. La dernière réforme du Capes a relativisé l’importance de la maîtrise des savoirs disciplinaires. La réforme de l’IGÉSR, en effaçant la distinction entre autorités administrative et pédagogique, officialise l’affaiblissement de la liberté pédagogique des professeurs qui résulte des réformes du lycée.

L’APPEP a condamné l’approche managériale qui inspire ces réformes et leur donne leur cohérence. En laissant croire que l’école publique pourrait être gérée comme un grand groupe dont les professeurs seraient les employés sous l’autorité des cadres de direction, ou que chaque lycée pourrait être une entreprise productrice de jeunes prêts à l’emploi du fait de leurs « compétences », cette politique détruit le sens d’un service public d’éducation comme institution républicaine.

Ne se faisant aucune illusion sur l’avenir de l’école et de l’enseignement de la philosophie dans le cadre d’un deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron, l’APPEP se prépare à de nouveaux combats, face à un président qui a choisi en tant que candidat de flatter les tendances hostiles aux professeurs en pointant leur prétendu absentéisme et en proposant une élévation de statut et de rémunération à ceux qui se plieraient à de nouvelles missions.

Pour autant, l’APPEP ne saurait mettre sur le même plan une politique qui fragilise les institutions républicaines et une politique qui attaque la République en son principe. Parce qu’elle n’est pas débarrassée du lourd héritage de l’extrême droite française dont elle est directement issue, parce qu’elle défend une conception identitaire de la nation, parce qu’elle promeut le principe discriminatoire de la « priorité nationale », parce qu’elle dévoie le principe de laïcité en l’utilisant pour attaquer une religion, la candidate du Rassemblement National met en danger les principes démocratiques, républicains et universalistes consubstantiels à l’enseignement de la philosophie.

Ces raisons impliquent de désigner, à l’heure présente, l’élection de Marine Le Pen comme un péril majeur pour une « République indivisible, laïque, démocratique et sociale » et pour la mission émancipatrice de l’école publique.

Téléchargement des fichiers liés