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Expédition des affaires courantes à marche forcée

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Nicole Belloubet, ministre de l’Éducation nationale d’un gouvernement censé attendre son remplacement au lendemain d’élections législatives perdues, s’entête à imposer un ensemble de réformes qui rassemblent contre elles l’écrasante majorité des associations disciplinaires et des organisations syndicales. Alors que les questions d’éducation sont au cœur des programmes de gouvernement, il est inacceptable qu’on cherche à faire passer en force des mesures aussi décisives.

L’Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public (Appep) s’élève tout particulièrement contre le triple mépris que manifeste le maintien de la réforme du recrutement des futurs certifiés au cours de l’année de licence 3 : mépris à l’égard du métier de professeur, dont le niveau de maîtrise disciplinaire est considéré comme négligeable ; mépris à l’égard des contre-argumentations et contre-propositions nombreuses qui ont été avancées par de multiples acteurs de terrain ; mépris à l’égard d’une expression démocratique qui a mis en minorité une politique éducative aussi indifférente aux conditions matérielles de l’exercice du métier, conditions si déterminantes pour son attractivité.

Le fait que le recrutement des professeurs de philosophie se fasse sans difficulté ne rend pas l’Appep indifférente aux difficultés rencontrées par les autres disciplines. Elle rappelle toutefois la nécessité d’une année de préparation au concours pour la formation au métier de professeur. Elle dénonce en outre le simplisme ahurissant de la méthode consistant à abaisser les exigences : comment ne pas voir que cela abîmera un peu plus l’image du métier ? C’est dans la revalorisation salariale, dans l’accompagnement des premières années de carrière, dans le redressement de la formation continue et dans la restauration de la sérénité dans les établissements qu’il faut chercher les solutions.

L’Appep exige le retrait immédiat de ce projet. Elle rappelle la nécessité impérieuse d’en finir avec la pratique des réformes à marche forcée, dans l’indifférence à la concertation et dans la vaine impatience d’empocher des effets d’image, pratique qui ne conduit qu’à l’exaspération et à l’amertume.