12 juin 2010
La Sorbonne, amphithéâtre Bachelard
14h – 18h
La revalorisation de la filière littéraire affichée par l’actuelle réforme pour un « Nouveau Lycée » n’est qu’un trompe-l’œil. Derrière cette prétendue rénovation, c’est la disparition de la filière qui s’annonce et, avec elle, la fin de l’enseignement des humanités.
Les langues anciennes restent toujours aussi rares, l’enseignement ne se comprend plus que sous la forme de l’acquisition de compétences, les heures d’enseignement disciplinaires se réduisent : il ne sera pas difficile, dans quelques années, de constater le désintérêt des élèves pour une filière qu’on aura vidée de toute substance et de décider de sa disparition.
Ainsi, en Seconde, l’ « enseignement d’exploration » « Littérature et société » ne vise pas à renforcer l’étude de la littérature, mais à « faire prendre conscience que les études littéraires sont aujourd’hui plus que jamais au cœur de la formation de l’homme et du citoyen ». Or, pour cela, nul besoin d’étudier la littérature, de lire et analyser les textes : il suffit de « faire expérimenter des situations concrètes d’activité » et « d’éclairer un futur choix d’orientation pour les élèves ».
De même, le « Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues », qui fera l’année prochaine son apparition en Seconde, n’invite pas à rencontrer une autre culture par l’étude de textes qui en constituent le patrimoine, mais à développer une « compétence communicative » et à pratiquer des « activités de communication langagière ».
Quant à la nécessaire introduction des mathématiques, elle ne se fait que sous la forme d’une option, « mathématiques appliquées », commune à la série ES, où un enseignement obligatoire sera par ailleurs assuré. Quelle place les élèves de la série L pourront-ils trouver dans ces regroupements ?
La philosophie conserve officiellement toute sa place, puisque son volume horaire, ses programmes ou ses épreuves du baccalauréat demeurent inchangés. Mais son enseignement ne sera-t-il pas rendu plus difficile dans le contexte de ce nouveau lycée dont la vocation n’est plus de préparer les élèves à l’exercice du jugement critique ?
L’APPEP, convaincue qu’un véritable enseignement des humanités est plus que jamais nécessaire, ne peut se résigner à cette situation. C’est pourquoi elle a invité les autres disciplines de la filière littéraire à engager une réflexion sur la situation actuelle et sur les pistes possibles d’une revalorisation véritable de la série L, pour que celle-ci redevienne une voie d’excellence que les élèves sont en droit d’attendre.
14 h – Introduction, Nicolas Franck, vice-président de l’APPEP.
Première partie: L’enseignement des lettres en filière littéraire
14h15 – Agnès Joste, Sauver Les Lettres, « Passé et avenir de la filière littéraire : de la passion à la volonté ».
14h30 – Romain Vignest, président de l’Association des Professeurs de Lettres : « L’avenir sans Anchise ».
14h45 – Pedro Cordoba, Paris IV, « Théorie du discours et apprentissage des langues. Bakhtine contre les compétences ».
15 h – Discussion.
Deuxième partie: L’identité de la filière littéraire
15h30– Éric Barbazo, président de l’Association des Professeurs de Mathématiques de l’Enseignement Public : « Vers un Lycée unique, jusqu’en classe de première incluse ».
15h45 – Denis Kambouchner, Paris I, sous réserve.
16h — Simon Perrier, président de l’APPEP, « Culture générale et place de la philosophie au Lycée ».
16 h 15 – Discussion.
Troisième partie: Après le lycée…
16h45 – Carlos Miguel Pimentel, Professeur de droit public à l’Université de Saint-Quentin-en-Yvelines : « Les étudiants de droit face aux humanités ».
17h – Sylvie Gouttebaron, Directrice de la Maison des Écrivains et de la Littérature : « La littérature : un art discipliné ? ».
17h15 – Discussion.