Monsieur le Président,
De nombreux médias se sont fait l’écho d’une liste de couples de disciplines de spécialité que votre mission aurait annoncée à certains de ses interlocuteurs.
Sur les neuf couples qui auraient été décidés, la philosophie n’apparaîtrait qu’une seule fois, associée aux lettres.
Un tel dispositif très défavorable à la philosophie nous surprend.
Rien, en effet, dans l’audition que vous avez accordée à l’APPEP le 15 novembre ne laissait présager d’une pareille marginalisation de la philosophie. Vous-même, par exemple, avez évoqué à plusieurs reprises un couple philosophie/mathématiques.
En outre, dans la contribution que l’APPEP vous a adressée le 17 décembre, nous proposons une présence de la philosophie dans les trois pôles autour desquels pourrait être restructurée une série L renouvelée : les lettres et les langues, les arts, le droit et les grands enjeux du monde contemporain. À ces trois pôles correspondraient trois ou quatre appariements: lettres/philosophie ou langues/philosophie, arts/philosophie, SES/philosophie. Ces associations permettraient de préparer les élèves aux nouveaux cursus proposés par les universités.
Nous avons également proposé à votre mission un appariement de la philosophie avec les mathématiques, les SVT ou la Physique-chimie, afin de contribuer à un authentique enseignement de l’épistémologie dans l’enseignement secondaire, pertinent en vue d’études supérieures en médecine et dans divers domaines scientifiques.
Nous sommes donc très inquiets que les propositions étayées de l’APPEP n’aient pas retenu votre attention.
Si la marginalisation de la philosophie comme discipline significative de spécialité devait se confirmer, cette régression de l’enseignement de la philosophie dans le Secondaire pourrait entraîner un affaiblissement sensible de la philosophie dans le Supérieur, dont on connaît pourtant la qualité, la cohérence et le rayonnement.
Vous comprendrez donc que si cette organisation déséquilibrée des disciplines de spécialité devait être confirmée, elle rencontrerait l’opposition de l’APPEP.
En vous adressant, en mon nom et au nom de l’APPEP, mes meilleurs vœux pour la nouvelle année, je vous prie de croire, Monsieur le Président, en l’expression de mes sentiments respectueux,
Nicolas Franck,
président de l’APPEP