Cette première session du baccalauréat Blanquer confirme les craintes que la Conférence des associations des professeurs spécialistes avait exprimées : le baccalauréat, comme examen national dont la valeur est garantie par l’Institution, n’existe plus.
D’une part, le contrôle continu compromet la valeur certificative du baccalauréat. D’autre part, les consignes et barèmes fournis ont eu pour effet une surestimation des copies des candidats. Enfin, les correcteurs ont été dépossédés de leur évaluation. En effet, dans certaines académies, les notes ont été modifiées massivement, arbitrairement et de manière opaque, sans que les correcteurs en aient été avertis, au mépris du travail des candidats, de celui des professeurs et de leur expertise et au détriment de l’harmonisation collégiale qu’ils accomplissent chaque année avec leurs pairs à partir de la lecture attentive des copies. Loin d’avoir “remusclé” le baccalauréat, la réforme a dévalué le diplôme.
Les élèves ont passé leurs épreuves de spécialité au mois de mai. Cet aménagement conjoncturel rend encore plus criante l’absurdité du calendrier prévu par la réforme. Les professeurs en charge des spécialités ont tout juste eu le temps de boucler des programmes pléthoriques. Sauf à les survoler et à éreinter les élèves, il n’est pas raisonnable d’envisager, pour les années à venir, le passage des épreuves de spécialité au mois de mars. Une fois ces épreuves passées, les professeurs ont constaté, en outre, la démobilisation des élèves, 82% du baccalauréat étant déjà joués. L’épreuve du « grand oral », à la préparation de laquelle aucun horaire n’est prévu, a eu lieu, cette année encore, dans la plus grande confusion.
En conséquence, et dans l’attente d’une remise à plat de la réforme du Lycée et du baccalauréat, la Conférence des associations des professeurs spécialistes demande :
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que les épreuves de spécialité aient lieu au mois de juin à l’issue du cycle terminal ;
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que les candidats passent chacune de leurs épreuves de spécialité sur un même sujet et le même jour ;
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pour l’épreuve de “grand oral” : que l’épreuve soit redéfinie, afin qu’elle ne se réduise pas à un exercice de rhétorique creuse mais soit évaluée sur un réel contenu disciplinaire ; qu’un horaire spécifique, défini nationalement, soit dévolu à sa préparation, pour que les élèves puissent mener, pendant l’année, un vrai travail de recherche critique ; que le calendrier de l’épreuve soit revu.
Elle réitère sa demande constante d’un retour à des épreuvesterminales, nationales et anonymes, demande dont le bilan calamiteux de la réforme du baccalauréat conforte la légitimité.
Constatant l’état de désorganisation dans lequel les dernières réformes ont plongé les établissements, elle entend organiser des états généraux du Lycée.
Associations signataires: APBG, APDEN, APEMu, APHG, APLettres, APLV, APMEP, APPEP, APSES, APSMS, APFLA-CPL, CNARELA, Sauvez les lettres, SLNL, UdPPC, UPBM